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AIR

EAU

FEU

TERRE

LA FORMULE DU
TETRAGRAMMATON
(YHVH)

Il y a diverses manières de raconter une histoire, jongler avec quatre tonalités en est une.

Chercher un point d’équilibre dans le geste comme la clé d’un état intérieur en est une autre.

Connaître les deux donnent sens et corps à l’Arlequin Trismégiste.

Aleister Crowley, "Le livre de Thot" p55, Le Fou et la formule du Tetragrammaton

Nous avons expliqué dans cet essai que l’ensemble du Tarot se basait sur l’Arbre de Vie et que ce dernier s’apparentait toujours au Tetragrammaton. Nous pouvons résumer ainsi très brièvement cette doctrine :

L’Union du Père et de la Mère produit des Jumeaux. Le fils va à la fille et la fille restitue l’énergie au père. La stabilité et l’éternité de l’Univers sont assurées par ce cycle de transformations.

Pour comprendre le Tarot, il nous faut remonter historiquement jusqu’à l’époque Matrircale (et exogamique), en un temps où la succession du Roi ne passait pas par le fils premier-né, mais par la fille. Le roi n’était donc pas roi en vertu d’un héritage, mais d’un droit de conquête. Dans les dynasties les plus stables, le nouveau souverain était toujours un inconnu, un étranger ; il devait en outre tuer le vieux roi et épouser sa fille. Ce système prouvait la virilité et la capacité de chaque roi. L’étranger devait conquérir sa fiancée de haute lutte. Ce thème se retrouve constamment dans les plus anciens contes de fées. L’inconnu ambitieux est souvent un troubadour ; il se déguise presque toujours, et généralement sous une forme repoussante. Le conte « La Belle et la Bête » en est un exemple caractéristique. Cela arrive aussi fréquement à la fille du roi, comme dans les cas de Cendrillon ou de la Princesse Enchantée. L’histoire d’Aladin nous présente toute cette légende de façon très élaborée, avec des récits remplis de techniques magiques. Ici se trouve l’origine de la légende du Chevalier Errant, qui est toujours-remarquons le-« le fou de la famille. »

On ne se moquait pas du pauvre d’esprit de la famille qui préférait entrer dans les ordres. En Orient, on pensait qu’un fou était « possédé » et qu’il était un saint homme, ou un prophète.

Cette identité est si profonde qu’elle est passée de fait dans le langage. « Silly » veut dire vide – le Vacuum de l’Air-Zéro – « les seaux vide sur le pont ». Ce mot provient de l’Allemand selig, saint, béni. C’est l’innocence du Fou qui le caractérise le mieux. Nous verrons plus tard l’importance de cette particularité de l’histoire.

Pour assurer la succession, il fut d’abord décidé que le sang royal devait être véritablement du sang royal, et ensuite qu’il serait fortifié par l’arrivée d’un conquérant inconnu au lieu d’être appauvri par une consanguinité continuelle.

Parfois cette idée menait fort loin. Les chicanes ne devaient probablement pas manquer à propos de ce chevalier déguisé. Il se pouvait fort bien que le roi son père, l’ait muni d’authentiques lettres secrètes d’introduction ; ce qui indique que le jeu politique existait déjà en ces temps primordiaux. Cette pratique s’est ainsi développée dans les conditions si remarquablement étudiées par Frazer dans le Rameau d’Or. Ce Rameau est sans aucun doute un symbole de la fille du Roi). « La fille du roi est toute resplendissante ; ses habits sont d’or ouvragé. »

Comment en est-on arrivé à une telle évolution ?

Il a pu se produire une réaction contre ce jeu politicien ; on commença peut-être par glorifier le « gentelman cambrioleur », puis finalement le simple caïd, comme nous le voyons, de nos jours, par réaction à l’ambiance victorienne.

Les lettres de créances présentées par le « chevalier errant » étaient examinées attentivement.

À moins d’être un criminel en fuite, il n’était guère qualifié pour entrer en compétition. Conquérir la fille du roi de haute lutte et vivre dans le plus grand luxe en attendant la mort du vieux roi pour lui succéder tranquillement n’était pas suffisant ; il devait tuer le vieux roi de ses propres mains.

Il semblerait, à première vue, que cette formule soit celle de l’union entre le masculin extrême, la puissante bête blonde, et le féminin extrême, la princesse qui ne peut dormir avec un pois sous ses sept lits de plumes. Mais tout symbolisme de ce style se renverse lui-même ; le tendre devient le rude, le violent devient le doux. Plus on approfondit cette formule, et plus les opposés s’identifient.

La Colombe est l’oiseau de Vénus, mais elle symbolise également le Saint-Esprit, c’est à dire le Phallus sous sa forme la plus sublimée. Il n’y a donc aucune raison d’être surpris en observant l’identification du père et de la mère.

Naturellement, lorsque des idées aussi sublimes se vulgarisent, le symbole ne peut plus être perçu clairement.

Le grand hiérophante, confronté à un symbole tout à fait équivoque, est contraint, justement parce qu’il est hiérophante, c’est à dire quelqu’un qui manifeste le mystère, d’ »amoindrir l’enseignement pour les chiens ».

Il le fera en dévoilant un symbole de second ordre, un symbole approprié à l’intelligence du second ordre d’Initiés.

Ce symbole, au lieu d’être universel et de transcender toute expression ordinaire, doit être mis à la portée des capacités intellectuelles du groupe humain qu’il est chargé d’initier.

La vérité apparaîtra donc, pour le commun des hommes, sous la forme d’un conte, d’une parabole, d’une légende, ou même d’une croyance.

Dans notre compréhension actuelle de ce riche symbole qu’est le Fou, nous distinguerons très précisément plusieurs traditions d’origines différentes qui sont historiquement importantes :

 – « L’Homme vert » des Fêtes du printemps. Le poisson d’Avril ». Le Saint-Esprit.

-Le « Grand fou » des celtes (Dalua).

-« Le Riche Pêcheur » : Perceval.

-Le Crocodile (Mako, fils de Seth, ou Sebek).

-Hoor-Pa-Kraat

-Zeus Arrhenothelus

-Dionysos Zagreus. Bacchus Diphues

-Baphomet

Elles doivent être examinées séparément pour comprendre l’enseignement unique qui leur a donné naissance.

Extrait de la notice du Liber « T » ou Tarot des Étoiles Eternelles

Quelles que soient les origines historico-iconographiques du Système Tarotique, ses 22 figures Radicales (lames ou Arcanes Majeurs), les 16 personnages Cartes de Cour (Honneurs), les 4 As liés à l’antique symbolique du Sceptre, de la Coupe, de l’Épée et de la Sphère ou Disque, ainsi que les 36 Arcanes Numériques (ou 4 groupes d’Arcanes Mineurs numérotés de 2 à 10 pour chaque As) qui s’y rapportent, expriment dans leur racine archétypale de profondes relations avec un tissu de Savoir ancestral.

Cette machine imaginale, dont les premières Icônes apparaissent en Italie sous forme de cartes à jouer vers le XVe siècle, a assumé sa configuration séquentielle classique à la fin du XVIIIe dans les Écoles Ésotériques européennes puis s’est développée en un système magico-iconique complet lié à l’Astrologie Babylonienne et égyptienne, à l’Alchimie du Moyen Age et de la Renaissance, et à la Kabbale juive à travers les réélaborations géniales de certaines Confréries Magiques des XIXe-XXe siècles. Il est important de comprendre que la « haute antiquité » du tarot doit être interprétée dans son sens archétypal, anthropologique, métapsychologique et surtout magico-initiatique, mais pas historique : en effet le Livre de Thot ou Liber T (tel que la tradition magico-initiatique appelle le Tarot) est un Code Virtuel qui a été écrit et qui sera continuellement réécrit dans une perspective atemporelle, dans la tentative constante de reproduire toujours plus efficacement un Archétype ou Logiciel Idéal parfait.

La version du Liber T qui est ici publiée sous le nom néo-égyptien de Tarot des Etoiles Eternelles est le fruit d’une réélaboration-amplification autorisée et développée par la Synarchie Méditerranéenne de L’Astrum Argentinum (A\A\), l’École Sapientiale au sein de la filiation Franco-Haïtienne et Italique de l’Ordo Templi Orientis (O.T.O. – F.H.L.) en la personne de son Imperator actuel et réalisée grâce au talent pictural d’Andrea Serio.

L’un des différents modèles de référence est la célèbre version du Livre de Thot réalisée par Aleister Crowley, fondateur de la première Filiation A\A\ et Grand Maître international de l’O.T.O., et illustrée par le peintre Frieda Harris en 1942.

En effet, les Icônes et les Sentences Oraculaires de cette œuvre ont en partie inspiré les Arcanes Majeurs et certains des contenus symboliques de la version ici présentée. En revanche, les corrélations astrologiques et stellaires dans les honneurs et dans les Arcanes Numériques proviennent des documents secrets de l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée (Golden Dawn) auxquels Crowley lui même s’était référé mais qui n’apparaissent que partiellement dans sa version. En ce qui concerne les scènes d’animation des 36 Arcanes Mineurs, elles constituent ici un élément inédit.

En effet, elles (les scènes) sont construites d’après la tradition iconographique et magico-oraculaire des 36 décans.