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YI KING « Livre des Transformations »

YI JING « Livre des Changements »

YI KING, YI JING, YI GING, I CHING

PRÉFACE DU TRADUCTEUR FRANÇAIS : ÉTIENNE PERROT

1. JEUNESSE DU YI KING

Le plus ancien livre de la chine en est aussi le plus moderne. Le YI KING offre à l’homme une clé intemporellement neuve pour pénétrer l’énigme de son destin. Il nous entraîne, au-delà de toute théologie comme de tout système philosophique, à un degré de profondeur limpide où l’œil du cœur contemple l’évidence du vrai. L’unité est le fondement de l’univers. Mais, pour être fécond, le T’ai Ki (le Grand Commencement) doit se sacrifier en se dédoublant, car « à partir de ce qui est parfait, rien ne devient ». Le monde ne nous révèle que le jeu des deux forces polaires, le mâle et la femelle, le plus et le moins, leurs épousailles et les dix mille êtres qui en sont les fruits. Le génial créateur des hexagrammes a su ramener cette variété sans limites à un shème mathématique enserrant la création comme un réseau, ou plutôt formant la trame qui la supporte et l’anime.

Les soixante-quatre hexagrammes groupant deux à deux les huit trigrammes obtenus en combinant de toutes les manières possibles les deux énergies primordiales constituent une image compète du monde.

On conçoit l’admiration de Leibniz pour une telle épure.

Mais, comme la rose du Zodiaque, le déploiement circulaire des signes inventés par Fo Hi n’a rien d’une figure statique. C’est une succession de maisons que parcourt toute existence, qu’elle soit organique ou inorganique, individuelle ou collective. Chacune de ces demeures se compose de six éléments ou traits qui lui confèrent sa structure propre : «  Le six, dit Philon d’Alexandrie, est éminement propre à la génération ». Est-il impensable qu’après avoir longuement considéré le ciel et la terre, le monde intérieur et le monde extérieur, un homme ait su interpréter l’intéraction des facteurs opposés dans chacune de ces « images premières » et fixer ainsi sa place par rapport aux autres dans l’univers ? Si les physiciens sont parvenus à forcer le sanctuaire de l’atome, pourquoi ne pas admettre qu’au prix d’une longue attention quelqu’un ait pu passer plus loin que la multiplicité chaotique et en percevoir les lois constantes et universelles ?

Semblable vision requiert plus qu’un entraînement de l’intellect : elle implique une transformation du regard, c’est à dire de l’être tout entier, car si l’œil est simple, tout le corps devient lumineux(Matthieu VI, 22).

Les commentateurs du Yi King attestent au long des siècles l’existence d’une telle race de « saints sages ». Ils affirment que la fréquentation du Livre est un moyen de choix pour apprendre à lire l’ordre de l’univers et, tout en même temps, établir l’harmonie en soi-même. Si nous connaissons les lois fixes de l’être et du devenir, rien ne nous affecte en notre fond le plus intime : nous savons qu’il n’est pas d’acquisition définitive ; Tout moment est passage, l’apogée contient en germe le déclin, la défaite prépare la victoire future, la retraite est souvent la meilleure préparation du retour. Ainsi nous nous gardons de nous identifier à l’extremité heureuse ou malheureuse où le sort nous a portés pour considérer toujours en elle la présence secrète mais déjà en œuvre du pôle contraire. Ne cessant de « marcher au milieu » nous sommes à l’abri des surprises du destin. On reconnaît ici l’attitude de détachement, de souple abandon dans laquelle tous les enseignements voient le terme de l’homme : perte constante et féconde où l’être possède le tout, paisible non-savoir qui surpasse toute intelligence(Épitre aux Philippiens, IV, 7).

Tel est le secret de sagesse du Yi King. C’est en cela qu’il a été une source d’infinies méditations pour Lao Tseu et Confucius. (La tradition veut que Confucius ait usé trois rouleaux du Yi King à force de les lire.)

Mais l’on voit tout de suite comment cette connaissance des lois de la vie rend l’homme apte à pressentir les déroulements prochains et à déterminer sa conduite. Si, moyennant une discipline faite essentiellement de méditation du Livre et de consentement amoureux aux rythmes de l’univers qu’il reflète, nous avons appris à épouser l’harmonie du monde, chacun de nos actes – et avant tout ceux que nous accomplissons dans une atmosphère de religieux recueillement – manifeste un aspect de cet ordre unique. Lorsque, dans une situation donnée, notre regard n’est pas assez lucide pour en discerner le sens, nous pouvons escompter qu’en laissant se former un hexagramme à l’aide de certains gestes soustraits au calcul de notre moi séparé nous obtiendrons une figure qui sera une sorte d’image radiographique du moment.

Trigrammes

PA KUA

Tetragrammes

GÉOMANCIE

Hexagrammes

YI KING

Les différents éléments en jeu apparaîtront et, faisant nôtre une expérience millénaire transmise en égnime, nous nous rendrons à même de prévoir le développement à venir et d’adopter dans cette perspective l’attitude juste. Dès lors il est vain de se demander si le Yi King est un livre sapientiel ou un simple recueil divinatoire. Le sage connaît l’avenir. Non qu’une sorte de film mental lui en projette les images. La réalité est beaucoup plus dépouillée : totalement présent à l’instant où il est placé, il en déchiffre les composantes ; il voit les germes dont le moment est gros et oriente ainsi, comme d’instinct, son action.

Un savoir aussi subtil ne peut, on le comprend, s’exprimer en langage conceptuel et logique. La vision du monde qu’il traduit est aux antipodes de celle de l’Occident. Notre science est analytique : elle isole soigneusement le phénomène étudié de son contexte ; celle de l’Orient est synthétique : elle apprend à tout embrasser d’un seul coup d’œil et à lire les rapports. Dans l’immense symphonie du monde nous nous appliquons à écouter les différents instruments l’un après l’autre, nous interdisant par là de saisir le sens de la partition. Le sage chinois, au contraire, laisse monter à la fois tous les chants, ne négligeant pas la plus humble note de la timbale ou du triangle.

Chaque être, chaque instant pris dans son intégralité est un visage du Tout, une facette de l’unité indescriptible. « La transformation, dit un commentateur, c’est l’immuable ». Pour transmettre cette connaissance il n’est d’autre véhicule que l’énigme, expression paradoxale qui rassemble en elle-même les opposés ou, par son absurdité apparente, oblige l’esprit à interrompre son discours linéaire, fait refluer le courant mental et le contraint à traverser des couches plus profondes, plus proches de ce centre indicible où les contraires célèbrent leurs noces éternelles.

On comprend le désespoir des traducteurs occidentaux confrontés à une mentalité si étrangère à la nôtre…

Mais rien ne résiste à la simplicité confiante des cœurs épris de sagesse : « Si tu n’as pas de maître, nous est-il dit, approche-toi du Livre comme de tes parents ».

Et une autre parole plus proche de nous vient faire écho à ce conseil, pour l’éclairer : « Si l’un de vos enfants vous réclame du pain, lui donnerez-vous une pierre ? Combien Plus votre Père céleste donnera-t-il l’Esprit saint à ceux qui le lui demandent. (Luc XI, 11-12)

2. PROBLÈMES DE TRADUCTION

Jusqu’à Wilhelm l’intelligence spirituelle a fait défaut aux traducteurs du Livre. Sans doute étaient-ils trop assurés de leur savoir, de la valeur universelle de leurs catégories mentales. Pourtant, les sinologues ne l’ignorent pas, la langue chinoise requiert pour être comprise une bonne part d’intuition. Une autorité irrécusable, Mencius, l’un des pères du classicisme confucéen, le déclare en termes formels à propos de l’interprétation des anciens poètes de l’Empire : « Nous devons à l’aide de nos pensées nous efforcer de toucher l’intention d’une phrase, et alors nous la saisirons ». C’est que le chinois, à la différence des langues européennes voire sémitiques, se compose de mots dont le sens, incertain, n’est précisé que par le contexte, ou la glose qui en donne l’acception autorisée. En outre, les désinences et les liaisons syntactiques manquent : on se retrouve en présence d’une juxtaposition de caractères invariables. La phrase ne devient donc vraiment intelligible que lorsqu’a jailli l’éclair dévoilant d’un seul coup sa signification globale : alors seulement les différentes parties de ce tout s’ordonnent et se mettent mutuellement en lumière. C’est ce qui explique que les versions d’ouvrages chinois puissent différer à ce point l’une de l’autre et qu’en particulier dans le cas d’un livre archaïque comme le Yi King les traducteurs se lancent le reproche de trahison, voire d’absurdité.

Une version littérale est assurée de demeurer incompréhensible. Legge le confesse avec une symphatique franchise : « Lorsque je composai ma première traduction du Yi King, écrit-il, je tentai d’être aussi concis dans mon anglais que l’était l’original chinois… Je suivais en cela l’exemple du P. Régis et de ses collaborateurs. Mais leur version est quasi inintelligible, et la mienne ne l’était pas moins. » Et il conclut : « Il est vain pour un traducteur de tenter une version littérale. Quand les caractères ont mis son esprit en contact avec celui de l’auteur, il est libre de rendre les idées dans son propre langage… Dans l’étude d’un classique chinois on a moins l’interprétation des caractères employés par l’écrivain qu’une participation à ses pensées : il y a là une vision d’esprit à esprit » (J. LEGGE : op. cit. p. 22).

Ce récit permet de mesurer les difficultés toutes particulières que présente l’accès d’un texte chinois et, au premier chef, d’un ouvrage énigmatique comme celui qui nous occupe… Plus d’un lecteur français attiré par le secret du Yi King l’a éprouvé quand, après s’être douloureusement heurté aux versions du Livre faites dans sa langue maternelle, il a découvert l’œuvre de Wilhelm : dès les premières pages, il a senti que le temps de l’épreuve était terminé pour lui ; le gardien du seuil s’effaçait et le plus hermétique des anciens écrits offrait généreusement les richesses dont il regorge.

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3. RICHARD WILHELM ET SON OEUVRE

Richard Wilhelm est le premier Européen à avoir reçu la science vivante du Yi King avec mission de le divulguer et de la rependre en Occident. Missionnaire protestant arrivé en 1899 en Chine, il avait adopté d’emblée une attitude de respect et d’intelligente sympathie à l’égard de la civilisation millénaire au milieu de laquelle sa vocation l’avait placé. «  Ma grande satisfaction, devait-il confier non sans humour à son ami Jung, est de n’avoir jamais baptisé de Chinois ». Cet évangélisateur s’était fait disciple. Un lettré appartenant à la famille de Confucius l’avait initié à l’enseignement secret et lui avait appris la pratique du yoga chinois dont le Yi King est l’un des livres. C’est sous la direction de celui qu’il nomme son « maître vénéré » que Wilhelm explora « les merveilles du Livre des Transformations », « ce monde étrange et pourtant familier ».

Wilhelm ne se mit au travail qu’après une longue préparation. Une fois dégagé le sens des brèves sentences du texte canonique, ce qui n’était pas chose facile, il fallait encore en effet extraire et grouper les passages des commentaires propres à l’éclairer, de manière à produire une œuvre harmonieuse et vivante et non un assemblage inorganisé, pesant et difficilement utilisable.

Après avoir réalisé une première version, Wilhelm la retraduisit de l’allemand en chinois, afin de faire contrôler son commentaire par son maître. L’ouvrage était à peu près terminé lorsque son auteur fut rappelé en Allemagne.

Peu après, Lao Naï Souan, sa tâche accomplie, prenait congé de ce monde.

Le I Ging parut à Iéna en 1924…

MÉTHODE DES PIÈCES

Prendre trois pièces.

(De préférence identiques)

Attribuer à Pile la nature Yin et le chiffre 2, attribuer à Face la nature Yang et le chiffre 3.

Lancer les pièces, noter les trois chiffres correspondant au côté sur lequel elles s’immobilisent et en faire la somme. Recommencer cinq autres fois de manière à déterminer les six traits de l’hexagramme-réponse (du bas vers le haut). Convertir les chiffres obtenus en traits à l’aide du codage suivant :

2 + 2 + 2 = 6 soit Yin mutant

2 + 3 + 3 = 8 soit Yin naissant

3 + 3 + 3 = 9 soit Yang mutant

2 + 2 + 3 = 7 soit Yang naissant

Pour retrouver les hexagrammes concernant votre tirage, il suffit de repérer les groupes de trois traits situés en haut et en bas de chaque figure et de vous reporter à ce tableau. Au point de rencontre entre la colonne et la ligne se trouve le numéro de l’hexagramme recherché.

Sur le lien ci-dessus, après avoir écrit votre question, vous pourrez obtenir votre tirage en cliquant six fois sur : Toss coin.

Notez les números du ou des hexagrammes de votre tirage.

Si le tirage comporte des traits mutants, il définit deux hexagrammes.

Le premier hexagramme contient en l’état les traits mutants (traits verts), le second se compose en inversant la nature des traits mutants.

Pour ce qui est des traits composant un hexagramme, la première place est celle du bas, la sixième celle du haut.

Notez la place des traits mutants du premier Hexagramme.

Sur le lien ci-dessous vous trouverez les textes qui correspondent à votre tirage.