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DU PAVÉ MOSAÏQUE

Le pavé mosaïque peut être justement considéré comme le merveilleux dallage d’une loge de francs maçons en raison de son aspect contrasté et quadrillé. Ceci fait ressortir la diversité des objets qui hantent et parent la Création, aussi bien ceux qui sont animés que ceux qui ne le sont pas.

Cela est développé dans la cinquième partie de la lecture du premier degré :

De même que les pas de l’homme progressent dans la variété et l’incertitude des événements de la vie et que ses jours sont contrastés et quadrillés par une étrange contrariété d’événements, son passage dans cette existence, quoique parfois accompagné de circonstances prospères, est souvent environné d’une multitude de maux ; c’est pourquoi notre loge est ornée du pavé mosaïque, pour caractériser l’incertitude de toutes choses sur terre… Ainsi que de tels emblèmes sont placées devant nous, nous sommes moralement instruits de ne pas nous glorifier de quoi que ce soit, mais de prendre garde à nos façons d’agir, d’avancer avec rectitude et humilité devant Dieu…

Le mot « mosaïque » a deux sens, chacun d’eux à sa façon étant pertinent au regard de la maçonnerie.

La première définition est :

Production d’images ou de motifs par l’assemblage de petites pièces de pierre, de verre, de terre cuite, etc., de différentes couleurs.

La seconde est :

Qui se rapporte à Moïse ou vient de celui-ci. La loi des Hébreux…

La loi mosaïque était donc l’ancienne loi des Hébreux, intégrée dans le Pentateuque vétérotestamentaire.

Extrait de :

« Les Tableaux de Loges expliqués aux trois premiers degrés de la Franc-Maçonnerie. »

Julian Rees

MIDRACH HA-NÉÉLAM (60C)

«Rabbi Rehoumay prit la parole et dit :

“Sur lui reposera le souffle de YHVH, souffle de sagesse et d’intelligence, souffle de conseil et de puissance, souffle de connaissance et de crainte de YHVH” (Es. 11 : 2)

Il y a ici quatre souffles que nul homme n’a mérité d’obtenir à l’exception du Roi Messie seulement. Il est écrit ainsi : “De quatre souffles, vient souffle.” ‘Ez. 37 : 9)

Il n’est pas marqué “quatre” mais “de quatre souffles”, c’est cela un souffle parfait…»

DE L'EPHOD

Il existe différentes appellations qui désignent toutes le pectoral que le Cohen Gadol portait dans l’exercice de ses fonctions. En effet, il y avait deux sortes de Cohanim : le Cohen simple et le Cohen Gadol. Les différences entre les deux étaient nombreuses : sur le plan vestimentaire, le Cohen simple ne portait que quatre vêtements : le pantalon, la tunique, la tiare et la ceinture alors que le Cohen Gadol portait en plus de ces quatre vêtements quatre autres accessoires tels que le pectoral, le tablier, le manteau d’azur, et le diadème.

L’ÉPHOD :

La description de l’éphod (un tablier dont les bretelles portent deux pierres précieuses sur lesquelles sont aussi indiquées les noms des tribus) se conclut par : « Aaron portera leurs noms devant Dieu sur ses deux épaules comme souvenir » (28.12).

Cette fois-ci le souvenir est destiné à Dieu. L’éphod est le signifiant d’Israël pour Dieu ! Si l’éphod et le pectoral ne sont pas portés lorsque le grand prêtre officie dans le saint des saints le jour de kippour, ce n’est pas qu’une marque d’humilité, mais aussi parce que personne n’a le droit d’être présent en ce lieu, il est alors vêtu d’un simple lin blanc.

La double signification des vêtements du Cohen : à la fois marque pour Israël de la présence de son Dieu, ainsi que la marque pour Dieu de la présence de son peuple, n’a rien à voir avec les sacrifices. Leur signification est essentiellement autre.

Pourquoi signifier ?

Une question peut alors se poser : pourquoi signifier tout cela, pourquoi le marquer ?

C’est qu’en réalité cette communication entre Dieu et les hommes ne se suffit pas en elle-même, elle est un lien fragile qu’il faut encourager à exister, à laquelle il faut donner une représentation. C’est le rôle des vêtements du grand prêtre…dans toute leur exubérance.

Pour répondre à la question que Mauss soulevait on peut dire : que le lien entre les hommes et Dieu existe indépendamment du lieu des sacrifices, le Temple n’est là que pour relever un lien qui sans une mise en scène reste fragile, éternellement en construction : l’interdit de désolidariser le « pectoral » de « l’éphod » (chémot 28.28) vient marquer la brisure toujours possible du lien entre Dieu et son peuple.

« Pour effectuer le service dans le sanctuaire du désert (michkane) et plus tard dans le saint temple de Jérusalem, le grand prêtre portait huit vêtements sacerdotaux décrits dans le texte biblique de l’Exode (chapitre 28, verset 2)…

Le vêtement le plus extérieur était le pectoral, en hébreu hochèn, une plaque carrée, d’une demi coudée (environ 25 cm), faite d’or, d’azur et de pourpre, laquelle était enchâssée dans douze pierres précieuses portant gravés les noms des douze tribus d’Israël. (Exode 28,15) »

«Le verset insiste bien sur le mot « carré » : «Carré il sera, double, une demi coudée de long sur une demi coudée de large. »

Le mot hochèn qui désigne ce carré est important car les trois lettres qui le composent signifient, dans un ordre différent, « deviner » (nahoch), et l’homme qui utilise ce carré devient un « devin ».

Remarquable aussi le fait que ce verbe « deviner » signifie en hébreu le serpent, nahach, ce serpent qui apparaît plusieurs fois dans le texte biblique avec des fonctions différentes et à première vue paradoxales : serpent de la faute originaire, serpent des prodiges de Moïse et des magiciens du pharaon, serpent qui mord et tue dans le désert qui guérit dans le même désert – d’où l’origine du caducée. Importante aussi, la valeur numérique de ce mot qui est de 358 – même valeur que le mot Machiah qui signifie le « Messie ». »

Extrait du livre de Marc Alain Ouaknin, « le secret des nombres »

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