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GENS

La Liberté guidant le peuple, Eugène DELACROIX (1798-1863)

Dans la Rome Antique, les licteurs (en latin classique : lictor-oris au singulier, lictores-orum au pluriel) constituent l’escorte des magistrats qui possèdent l’imperium, c’est-à-dire le pouvoir de contraindre et de punir. Après la République romaine, d’autres personnages officiels sont accompagnés des licteurs. Les licteurs sont chargés de protéger et d’exécuter les décisions coercitives des magistrats. Leur attribut principal, le faisceau de verges entourant une hache, est leur instrument de contrainte: soit pour une punition corporelle (les verges), soit pour une mise à mort par décapitation (la hache).

Licteur et son faisceau

La République romaine est la phase de la civilisation de la Rome antique qui commence en 509 av. J.C., à la chute de la Monarchie dont le dernier représentant, Tarquin le Superbe, un Etrusque, est chassé du pouvoir par l’aristocratie patricienne qui profite de l’affaiblissement de l’Eturie.

La République romaine a pris fin entre 44 av. J.-C., avec l’assassinat de Jules César, et 27 av. J.-C., au moment où Octave reçoit le titre d’Auguste. L’année 31 av. J.-C., celle de la bataille d’Actium, qui oppose Octave à Marc Antoine, est aussi une date clé avec le dernier affrontement entre deux magistrats de la République romaine, et le début d’une ère où les terres romaines sont dominées par un seul : celui que l’on appellera le princeps, ou « empereur ».

Le mot « république » vient du latin res publica, ce qui signifie « la chose publique ».

Gouverner la cité est donc une affaire publique et collective. La devise de la République est sénatus Populusque Romanus (SPQR), « le Sénat et le peuple romain ». Elle symbolise l’union du Sénat de la République romaine, où siègent à l’origine les familles patriciennes, et de l’ensemble des citoyens romains.

En effet, les Romains sont divisés à l’origine en deux groupes, les patriciens et les plébéiens. Ces derniers forment la masse des artisans et paysans. Ils vivent en dehors de l’organisation patricienne et n’honorent aucun ancêtre particulier. Les patriciens sont souvent propriétaires de vastes domaines cultivés. Ils appartiennent à de célèbres familles, les gentes. Chaque gens a ses propres cultes dont celui des ancêtres et ses traditions. Elle comprend un nombre plus ou moins grand de clients qui doivent obéissance à leur « patron » et reçoivent en échange aide et assistance en cas de besoin.

Monarchie romaine

753 – 509 av. J.C.

République romaine

509 – 27 av. J.C.

Empire romain

27 av. J.C – 476

Principat

27 av. J.C. – 285

Empire d’Occident

286 – 476

Dominat

285 – 476

Empire Romain d’Orient

395 – 1453

Un empereur romain est le dirigeant de lEmpire romain, depuis la fin de la République romaine avec Auguste (en 27 av J.C.) jusqu’à l’éffondrement de l’Empire romain d’Occident (Romulus Augustule, 476) et à la chute de l’Empire byzantin (Constantin XI, 1453).

Dans la Rome antique, le terme ne définit pas une fonction précise et légale mais plutôt un conglomérat de pouvoirs qui ont pu s’ajouter se soustraire ou changer au cours des siècles (en général basé sur une accumulation des pouvoirs républicains et du soutien de l’armée). Le titre d’Empereur, résultant d’un concept assez moderne, n’était pas utilisé par les Romains avec le même sens : si un homme était « empereur proclamé », il était souvent appelé « Auguste », « César » ou « Imperator » pour les militaires (dont est dérivé le terme empereur), alors que le titre est aujourd’hui utilisé pour résumer la position tenue par les individus détenteurs du pouvoir dans l’Empire romain.

Comme l’écrit Paul Verne : « Le rôle d’empereur romain était d’une ambiguïté à rendre fou (…)

Un césar devait avoir quatre langages : celui d’un chef dont le pouvoir civil est de type militaire et qui donne des ordres ; celui d’un être supérieur (mais sans être un dieu vivant) vers lequel monte un culte de la personnalité : celui d’un membre du grand conseil d’Empire, le Sénat, où il n’est que le premier parmi ses pairs, qui n’en tremblent pas moins pour leur tête ; celui du premier magistrat de l’Empire qui communique avec ses citoyens et s’explique devant eux. »

Il n’est pas le propriétaire de son trône, mais est un simple mandataire de la collectivité, chargé par elle de diriger la République.

Les empereurs romains refusaient d’être considérés comme des rois, préférant l’idée d’apparaître comme des leaders de la République, pourtant défunte. Le premier empereur, Auguste, évite toute association avec le terme de monarque, clamant que ses pouvoirs sont authentiquement républicains, et avec la période du Principat (27 av. J.C. – 285), les institutions républicaines (sénat, consuls, magistratures, etc.) sont conservées, et l’empereur est considéré primus inter pares, « premier entre ses pairs ». Avec Dioclétien, qui amorce le Dominat (285-476), ces institutions sont abandonnées, et les empereurs deviennent des « monarques », bien que le contraste avec les « rois » soit maintenu, et deviennent dominus et deus, « maître et dieu ».

Dans L’empire romain d’Orient (Byzantin), les empereurs adoptent le titre de Basileus (« roi » en grec), mais qui est réservé aux empereurs « romains », alors que les autres rois sont appelés Regas. En plus de leur fonction pontificale ( Pontifex Maximus), les empereurs avaient un statut divin, initialement après leur mort, et, depuis le Dominat, à partir de leur accession au pouvoir.

Lorsque le christianisme prévaut sur le paganisme, le statut religieux des empereurs change, pour devenir régent du Christ sur Terre.

Ce qui est couramment appelé édit de Milan est en fait une lettre circulaire attribuée à Constantin, publiée par Licinus à Nicomédie par un rescrit du 13 juin 313, puis placardée dans tout l’Empire romain et ne correspond qu’à un décret d’application de l’édit de Sardique de Galère en 311. Le 30 avril 311, Galère, grand persécuteur des chrétiens sa vie durant, publie le jour de sa mort, un édit de tolérance reconnaissant l’existence de la religion chrétienne.

Cet édit, appelé édit de Sardique, met fin à toutes les mesures antichrétiennes encore en vigueur sur le territoire de l’Empire. Atteint de maladie douloureuse et craignant une vengeance du Dieu des chrétiens, Galère admet les conclusions connues de Constantin, reconnaissant l’echec des politiques de persécutions contre cette religion depuis Néron.

Pressé par sa fin, Galère, habitué des coups de force, publie et promulgue son édit sans consultation de ses pairs de la Tétrarchie, non seulement en son nom propre mais encore en celui de ses trois collègues tétrarques – à savoir Constantin, Licinius et Maximin Daïa.

Par cet édit de Sardique, Rome reconnaît la religion chrétienne comme religion admise dans l’Empire. L’édit de Milan de juin 313 officialisera l’agrément apporté par les Tétrarques Licinius et Constantin – qui n’avaient pas été consultés en 311 – à l’édit de Galère, et ajoutera une disposition essentielle : les citoyens de l’Empire sont dorénavant dispensés de vénération divine de l’Empereur romain.

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Grâce à limperium, l’empereur est tout-puissant. Son pouvoir est absolu, complet et illimité, sans partage et sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit. L’imperium est la puissance absolue et complète d’un officier sur le champ de bataille. Il a droit de vie et de mort sur ses hommes. Cette puissance qui était divisée entre plusieurs magistrats est avec l’Empire dans les mains d’un seul homme. L’empereur décide de la paix et de la guerre, lève les impôts et est le maître des dépenses publiques. En sa qualité de Pontifex maximus, il est le maître des cultes publics et du droit religieux. Aucun autre pouvoir ne limite le sien. Chaque nouvel empereur a un rôle aussi indéterminé qu’immense. L’empereur peut légiférer directement par un édit ou un simple rescrit qui a la même force qu’une loi votée par le Sénat, car tout ce que l’empereur décide est légal.

Il ne consulte le Sénat qu’à sa propre convenance et en obtient ce qu’il veut. Comme l’empereur peut décider de tout, à chaque difficulté on lui demande de s’en mêler. L’empereur a droit de vie et de mort sur tous ses sujets. Il peut même faire exécuter un sénateur sans jugement, car la vie de tout homme, est à sa merci. L’empereur détient donc seul le pouvoir véritable, tout en affectant d’être un serviteur responsable de l’État. Cette ambivalence était l’essence même du césarisme. De fait, le cérémonial, le culte impérial et le caractère sacré des images impériales créent un fossé entre les empereurs et le reste des hommes. De plus, aux yeux du peuple, l’empereur n’est pas un mandataire, mais un maître, un être supérieur par nature à ses sujets. La cour impériale ne fait que les pousser vers la mégalomanie.

La tradition chrétienne (selon Lactance dans De la mort des persécuteurs et l’hagiographe de l’empereur Eusèbe de Césarée dans sa Vie de Constantin) fait état d’une apparition de la Croix dans le ciel vue par lui-même et son armée, ainsi que d’un songe prémonitoire qui aurait annoncé à Constantin sa victoire contre Maxence au pont Milvius. La nuit même, Jésus lui serait apparu en rêve et lui aurait montré un chrisme flamboyant dans le ciel en lui disant : « Par ce signe, tu vaincras » (hoc signo vinces). Constantin fit alors apposer sur le labarum et sur le bouclier de ses légionnaires un chrisme, formé des deux lettres grecques Khi (Χ) et Rho (Ρ), les initiales du mot Christ.

Ce signe est depuis un emblème de la Chrétienté combattante, notamment dans l’Empire d’Orient. La part de légende dans cette histoire reste cependant discutée, d’autant plus que le chrisme est un signe ambigu. Constantin aurait déjà eu en 309 dans le sanctuaire gallo-romain de Grand une vision du dieu Apollon lui conférant un signe solaire de victoire10. En 312, l’empereur continue d’ailleurs d’adorer le Sol Invictus.

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