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MONTSEGUR

Tour de Babel

Maison Dieu

Je suis le ténébreux,- le Veuf, – l’inconsolé,

Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie :

Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé

Porte le soleil noir de la Mélancolie. 

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,

Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,

La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé

Et la treille où le Pampre à la rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phoebus ?…. Lusignan ou Biron ?

Mon front est rouge encore du baiser de la Reine ;

J’ai rêvé dans la grotte où nage la Sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :

Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée

Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Les Chimères, El Desdichado 1853, Gérard de Nerval

Combien de tours abolies dans l’histoire de l’Homme ?

Bab-el signifie la cité de Dieu, le seizième atout est la « maison Dieu »

CODEX Manesse

CODEX Manesse

CODEX Manesse

Il fut un temps d’amours courtois en Aquitaine où des prêtres roi furent de grands troubadours (de l’occitan trobador, trouveurs ; trouver signifiait déjà découvrir, rencontrer par hasard.) Les Trouvères, (ceux qui ont trouvé en langue d’oïl), sont leurs équivalents, tout comme les manesses de Bavière.

Guillaume IX d’Aquitaine ou Guillaume VII comte de Poitou‪, né le 22 octobre 1071, mort le 11 février 1127, surnommé depuis le XIXe siècle le Troubadour, comte de Poitiers sous le nom de Guillaume IX et duc d’Aquitaine et de Gascogne de 1086 à sa mort.

Il est également le premier poète connu en occitan. La forme limousine de son prénom est Guilhem. Il succède à son père Guillaume VIII à l’âge de 15 ans, ce qui lui vaut le surnom de Guillaume le Jeune au début de son règne. Il est aussi le grand-père d’Aliénor d’Aquitaine.

Guillaume IX de Poitiers marque surtout l’histoire comme homme de lettres, qui sait entretenir une des cours les plus raffinées d’Occident. Il accueille à sa cour le barde Gallois Blédri ap Davidor, qui réintroduit sur le continent l’histoire de Tristan et Iseut. Il est lui-même un poète, utilisant la langue d’Oc pour ses œuvres, poèmes mis en musique.

CODEX Manesse

CODEX Manesse

CODEX Manesse

L’amour courtois :

 

L’amour courtois ou fin’ amor (d’après l’occitan) est la façon réglementée de tenter de séduire une femme de qualité sans l’offenser et en récitant des poésies, dont on retrouve des traces au Moyen Âge dans la poésie et la littérature.

Le codex Manesse, aussi appelé Manessische Handschrift (« manuscrit Manesse »), Große Heidelberger Liederhandschrift (« grand manuscrit de poésie lyrique de Heidelberg ») et parfois aussi Pariser Handschrift (« manuscrit de Paris ») est un manuscrit de poésie lyrique enluminé ayant la forme d’un codex.

Il est le plus grand et somptueux des recueils du Minnesang allemand.

L’Homme Vert » des Fêtes du Printemps. Le « Poisson d’Avril ». Le Saint-Esprit.

 Cette tradition représente l’idée originelle adaptée à la compréhension du paysan moyen.

L’Homme Vert est une personnification des influences mystérieuses qui produisent le printemps.

Il est difficile de dire pourquoi il en est ainsi, mais c’est comme cela : c’est une relation entre les idées d’irresponsabilité, de libertinage, d’idéalisation, de romanesque, et de rêve étoilé.

DES TRADITIONS
CARNAVALESQUES

CARNAVAL : (Char Naval) Le Fou nous anime tous intérieurement au retour du Printemps ; et parce que nous sommes un peu troublés, déconcertés, on a imaginé une pratique salutaire pour extérioriser, par des moyens cérémoniels, les impulsions subconscientes. C’était une façon aisée de se confesser.

Nous pouvons dire que toutes ces fêtes représentaient, sous une forme très simple et dépourvue de recueillement, un phénomène parfaitement naturel. Nous pouvons mentionner particulièrement les coutumes de l’œuf de Pâques et du poisson d’Avril ». (Le cas du Poisson Sauveur est examiné ailleurs dans cet essai.

La précession des Equinoxes fait débuter le Printemps au moment où le Soleil entre dans le signe du Bélier, et non dans le signe des poissons comme cela se faisait en des temps plus reculés.)

Le « Grand Fou » des Celtes (Dalua)

« Il représente un progrès considérable par rapport aux phénomènes purement naturalistes que nous devons décrire. Il implique une doctrine précise. Le monde cherche toujours un sauveur, et la doctrine en question est philosophiquement plus qu’une doctrine ; c’est un fait évident.

Le salut, quelle que soit sa signification, ne s’obtient pas à un prix raisonnable. La raison est une impasse, la raison est une damnation. La Folie seule, la divine folie, ouvre la voie. La loi du Grand Chancelier ne servira à rien.

Le législateur peut être un chamelier épileptique comme Mohammed, un provincial et mégalomane parvenu comme Napoléon, voire même un exilé, composé d’érudition pour trois-quarts et de folie pour un quart, vivant dans une mansarde de Soho, comme Karl Marx.

Ces personnages ne possèdent qu’une chose en commun ; ils sont tous fous, c’est à dire inspirés.

Presque tous les peuples primitifs connaissent cette tradition, au moins sous une forme atténuée.

Ils respectent le fou vagabondant car il est peut-être le messager du Très Haut.

« Qui est cet étrange inconnu ?

Demandons-le lui gentiment. Il se peut que nous recevions un ange, à notre insu. »

Le Sauveur doit être une personne particulièrement sacrée ; le fait qu’il ne soit qu’un être humain n’est guère crédible.

Sa mère doit être, au moins, une vierge ; et pour rencontrer cette merveille, son père ne peut être un homme du commun ; par conséquent, son père sera un dieu.

CODEX Manesse

CODEX Manesse

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La question de la paternité est étroitement liée à cette idée. On a besoin d’un sauveur. Quelle est la seule certitude à son sujet ? Il ne devrait pas être un homme ordinaire. (Dans les Evangiles, nous voyons les gens ergoter au sujet de Jésus qui prétendait être le Messie, parce qu’il venait de Nazareth, une petite ville bien connue, et qu’ils connaissaient sa mère et sa famille ; en deux mots, ils en tiraient l’argument qu’il n’était pas qualifié pour être un Sauveur).

Mais un dieu étant un vertébré gazéiforme, il devra se matérialiser quelque peu. Très bien ! Que le dieu Mars revête la forme d’un loup, et Jupiter celle d’un taureau, d’une pluie d’or, ou d’un cygne. Que Jehova revête celle d’une colombe, ou de tout autre créature imaginaire, dissimulée de préférence sous une forme animale. Il existe des aspects innombrables de cette tradition, mais elles concordent toutes sur un point : le sauveur ne peut apparaître que comme le résultat de circonstances extraordinaires, tout à fait différentes du cours habituel des choses.

Le moindre soupçon concernant la présence du « raisonnable » à ce sujet provoquerait l’effondrement de toute la théorie.

Aussi, comme il faut le représenter concrètement, on choisit généralement de figurer le sauveur sous la forme du fou. (Des tentatives de ce genre apparaissent dans la Bible. Remarquez « la tunique aux vives couleurs » de Joseph et de Jésus ; c’est l’homme en livrée bariolée* qui délivre son peuple.)

Nous verrons plus tard que cette idée est liée à celle du mystère de la paternité, ainsi qu’à l’iridescence du mercure alchimique dans une des phases du grand Œuvre.

* Appelez-le « Arlequin », et un Tetragrammaton, qui parodie clairement la Famille Sacrée, nous saute aux yeux : Pantalon, le vieux farceur ; Bouffon et Arlequin, deux aspects du Fou ; et Colombine, la Vierge… » Le livre de Thot Aleïster Crowley, p57