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« Ne t’étonne pas si je t’ai dit :

« il vous faut naître d’en haut ».

Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix,

mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.

Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. »

Jean 3 ; 8

DE L’ESPRIT DU VENT

Hermès

L’embryon enfermé dans le sein de Borée

S’il apparaît un jour, vivant, à la lumière

Peut lui seul, surpasser les labeurs des héros

Par son bras, son esprit, son corps ferme, son art.

Qu’il ne soit pour toi avorton inutile,

Agrippa ou Céson, mais né sous un bon astre.

« Le Vent l’a porté en son ventre. » Michel Maïer, Atalante fugitive. EPIGRAMMA I

Elie élevé sur un char de feu

Il en va de nous comme il en va du Maître à penser que je vous souhaite de rencontrer en chemin*. Autour de ce qui est porté à votre regard,  remarquez qu’il n’est que question de courants d’air plus ou moins porteurs.

Ganymede enlevé par Zeus

Je vous souhaite de constater que certains pourraient vous saisir et vous emporter comme le ferait un aigle, tandis que j’espère que vous saurez vous tenir éloignés de ceux associés à la tempête.

* Elie, voir Zohar Genèse Berechit III 46b-47a. Celui-ci n’est pas venu sur terre grâce à un père et une mère, il s’y trouve en effet par quatre envolées, ce qu’exprime : “Le souffle de YHVH te transportera vers je ne sais où ”(I Rois 18:11). “Le souffle de YHVH”, une; “Te transportera”, deux; “Vers”, trois; “je ne sais où”, quatre.

ANGOULEVENT

« Le nom d’Angoulevent, orthographié parfois Engoulevent, vient du verbe engouler qui, du XIIème au XVIème siècles, se disait pour mettre « en sa goule », c’est à dire avaler. Engoulevent est celui qui avale le vent.

Un engoulëor était un glouton et c’est pourquoi nous trouvons un géant du nom d’Engoulevent dans la généalogie de Pantagruel.

Mais engouler signifie encore border, parer.

Engoulevent ou Angoulevent est donc aussi celui qui borde le vent et lui donne une parure ;

on ne peut s’empêcher de penser à la célèbre vessie de porc gonflée d’air que Panurge donne à Triboulet,

« bien enflée, et resonante à cause des poys qui dedans y estoient ».

Rabelais : Le Tiers livre chap. XLV

Si le nom Prince des Sots établissait, sous le règne de Henri IV, un étroit rapport entre le « fou » et le « vent », il en est d’autres qui ne furent pas moins évocateurs. Tel fut celui de son contemporain Pierre du Puits, qui nous remet en mémoire le caisson du Plessis-Bourré cité plus haut. Qui saurait dire pourquoi maître Guillaume s’intitulait lui-même chevalier des chiffres ?

Ce fils d’apothicaire, petit-fils du cuisinier-bouffon de François Ier, prétendait avoir eu la cervelle « toute tergiversée » par un coup de hallebarde reçu sur la tête. Digne héritier des talents de son grand-père, qu’il semble avoir cultivés par tradition familiale, il eut pour armoiries deux flacons « mypartis l’un de blanc, l’autre de clairet », accompagnés de la devise « Tout est Caresme-prenant ».

Quelle sorte de cabale ce chevalier de la bouteille pouvait-il avoir mission de chiffrer ?

« A la découverte de l’alchimie. » Bernard Roger. Editions Dangles. p. 253