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Fo Hi, Roi Wen

PA KUA (BA GUA) ET
TRIGRAMMES

Confucius

Version conseillée

Lao Tseu

TEXTE DU YI KING, "LE LIVRE DES TRANSFORMATIONS" VERSION ALLEMANDE DE RICHARD WILHELM, TRADUCTION ÉTIENNE PERROT, ÉD. MÉDICIS

CHAPITRE I

1. Les Saints sages d’autrefois ont fait le Livre des Transformations de la manière suivante :

Pour aider d’une manière mystérieuse les dieux lumineux, ils ont inventé les baguettes d’achillée. Ils ont attribué au ciel le nombre trois et à la terre le nombre deux et ils ont compté d’après eux les autres nombres.

Ils ont contemplé les changements dans l’obscurité et dans la lumière et ils ont établi les hexagrammes d’après eux. Ils ont produit des mouvements dans le ferme et dans le malléable, et ils ont ainsi fait naître les différents traits. Ils se sont mis en harmonie avec la VOIE et sa VERTU et, en conformité avec elles, ont établi l’ordre de ce qui est juste. En examinant soigneusement et jusqu’au bout l’ordre du monde et en explorant la loi de leur propre nature intérieure jusqu’au centre le plus secret, ils sont parvenus à l’intelligence de la destinée.

2. Les Saints sages d’autrefois ont fait le Livre des Transformations de la manière suivante : ils ont voulu suivre l’ordre de la loi intérieure et de la destinée. C’est pourquoi, ils ont déterminé la VOIE du ciel et l’ont appelée : l’obscur et le lumineux. Ils ont déterminé la voie de la terre et l’ont appelée : le malléable et le ferme. Ils ont déterminé la voie de l’homme et l’ont appelée : l’amour et la justice. Ils ont combiné ces trois puissances fondamentales et les ont redoublées. C’est pourquoi, dans le Livre des Transformations, il y a toujours six traits pour former un signe.

Les places (des traits) sont divisées en obscures et en lumineuses. Le malléable et le ferme s’y tiennent tour à tour. C’est pourquoi le Livre des Transformations comprend six places qui constituent les figures linéaires.

Ciel

Vent

Feu

Lac

Montagne

Eau

Tonnerre

Terre

CHAPITRE II

Du Ciel Antérieur

3. Le ciel et la terre déterminent la direction. La montagne et le lac unissent leurs forces. Le tonnerre et le vent s’excitent l’un l’autre. L’eau et le feu ne se combattent pas.

Ainsi les huit trigrammes sont mariés. Compter ce qui passe, cela repose sur le mouvement en arrière. C’est pourquoi le Livre des transformations a des nombres rétrogrades. Ici, dans une sentence vraisemblablement très ancienne, les huit trigrammes primitifs sont nommés en une succession de couples qui, suivant la tradition, remonte à Fo Hi, et qui existait donc déjà à l’époque de la rédaction du Livre des Transformations, sous la dynastie Tchéou. Cette succession est appelée ordre du ciel antérieur ou ordre antérieur au monde. (p305)

4. Le tonnerre cause le mouvement, le vent cause la dispersion, la pluie cause l’humectation, le soleil cause l’échauffement, l’immobilisation cause l’arrêt, le joyeux cause le plaisir, le créateur cause la domination, le réceptif cause la mise à l’abri.

Du Ciel Postérieur

5. Dieu s’avance dans le signe de l’éveilleur ; il rend toutes choses complètes dans le signe du doux ; il fait que les créatures s’aperçoivent mutuellement dans le signe de ce qui s’attache (la lumière, le feu) ; il fait qu’elles se servent mutuellement dans le signe du réceptif. Il les réjouit dans le signe du joyeux; il combat dans le signe du créateur; il peine dans le signe de l’insondable et il les mène à la perfection dans le signe de l’immobilisation.

La succession des huit trigrammes est donnée ici selon l’ordre du roi Wen, appelée succession du ciel postérieur ou ordre intérieur au monde. Les trigrammes sont ici tirés de leur ordre d’opposition par couples et présentés selon la succession temporelle de leur apparition dans la manifestation cyclique de l’année. L’ordre des trigrammes est ainsi modifié de façon essentielle. Les directions de l’espace et les saisons de l’année sont combinées. L’année commence à manifester l’action créatrice de Dieu dans le signe Tchen, l’éveilleur, qui est placé à l’est et signifie le printemps. (p308)

Ciel Postérieur

Ciel Postérieur

6. L’esprit est mystérieusement dans tous les êtres et il opère à travers eux. Parmi tout ce qui meut les choses, il n’est rien de plus prompt que le tonnerre. Parmi tout ce qui réchauffe les choses, il n’est rien de plus asséchant que le feu. Parmi tout ce qui réjouit les choses, il n’est rien de plus réjouissant que le lac. Parmi tout ce qui humecte les choses, il n’est rien de plus humide que l’eau. Parmi tout ce qui achève et commence les choses, il n’est rien de plus splendide que l’immobilisation (la montagne).

C’est pourquoi l’eau et le feu se complètent l’un l’autre, le tonnerre et le vent ne se contrarient pas l’un l’autre, la montagne et le lac associent leurs forces pour agir. Ce n’est qu’ainsi que le changement et le renversement sont possibles et que toutes les choses peuvent venir à la perfection.

TORTUE ET
REPRÉSENTATION
DU CIEL

« On pense que les signes qui figurent sur la carapace de la tortue ont servi aux anciens Chinois de modèle pour leurs tout premiers caractères. Il semble que la nature se soit particulièrement amusée en apposant ses marques sur le limaçon appelé « bonus marmoratus » qu’on trouve dans l’océan Indien. Ces signes rappellent fortement l’écriture cunéiforme (…). Les spécialistes feraient bien d’étudier le texte que portent ces limaçons. J’avais tout d’abord pensé l’envoyer au professeur Delitzsch, mais j’ai préféré attendre encore (…) »

August Strindberg, Ein neues Blaubach, éd. Munich, 1917.

Gravure : A. Kirchner, China Monuments, Amsterdam, 1667

EMBLEMA XXIII

Il pleut de l’or tandis que Pallas naît à Rhodes et que le Soleil partage la couche de Vénus.

DISCOURS XXIII

Ce serait folie d’affirmer, à moins de l’entendre allégoriquement, qu’il a parfois plu de l’or sur la terre. Il n’existe pas dans les nuages de fleuves aurifères ou de cavités contenant des minerais d’or, où on pourrait le dire engendré, et l’or n’est pas assez léger pour pouvoir être attiré avec les vapeurs.

Mais le language figuré admet et excuse tout ceci.

S’il est vrai que Pallas est réellement née du cerveau de Jupiter et que le Soleil s’est uni en adultère à Vénus, il est exact au même degré qu’il est également tombé une pluie d’or.

Ce n’est pas que nous doutions de la réalité de ces deux événements, mais pour rejeter le sens littéral de ce qui est dit par allégorie. Si en effet nous adhérons aux paroles de cet emblème dans leur nudité rien n’est plus absurde, mais si nous envisageons leur esprit, rien n’est plus vrai.

Michel Maïer, Atalante fugitive, traduction Étienne Perrot, Ed. DERVY.