ORPHÉE
Jacopo del Sellaio, Orphée, Eurydice et Aristée, 1480
La présentation de ce mythe, va nous permettre de suivre la trace du troubadour le plus célèbre dans l’histoire de l’Art.
Georges Callot, L’enfance d’Orphée (L’éducation d’Orphée), 1884
Auguste Hirsh 1833-1912, Calliope enseignant Orphée.
Orphée : (en grec ancien Ὀρφεύς / Orpheús) est un héros de la mythologie grecque, fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope.
Poète et musicien, il était parfois considéré comme un prophète et a inspiré un mouvement religieux appelé « orphisme », qui était lié aux Pythagoriciens et aux mystères dionysiaques ! Orphée a fait partie des Argonautes mais l’aspect le plus célèbre de sa légende est sa descente aux Enfers et son échec à ramener sa femme Eurydice dans le monde des vivants.
La légende d’Orphée, une des plus singulières de la mythologie grecque, est liée à la religion des mystères ainsi qu’à une littérature sacrée. Aède mythique de Thrace, fils du roi Œagre et de la muse Calliope (même si Polymnie est parfois citée), il savait par les accents de sa lyre charmer les animaux sauvages et parvenait à émouvoir les êtres inanimés.
Il fut comblé de dons multiples par Apollon, et on raconte qu’il ajouta deux cordes à la traditionnelle lyre à sept cordes que lui donna le dieu, en hommage aux neuf muses, auxquelles appartenait sa mère.
(Le rectangle ci-dessous est un lien vers un article corrélé.)
Jacob Savary, Orphée charmant les animaux
Gustave Surand, 1860-1937
John Duncan, The Legend of Orpheus, 1895
Nils Asplund
Franz Cauzig
Duqueylard
Il passe pour être l’inventeur de la cithare. Héros voyageur, il participa à l’expédition des Argonautes. Il y faisait office de chef de nage c’est-à-dire qu’il donnait par son chant la cadence aux coups de rame des autres héros.
Il se rendit jusqu’en Égypte, puis revint en Grèce.
Paul Edouard Rosset Granger
Pierre Amédée Marcel-Béronneau, 1869-1937
Franz von Stuck, 1891
John Macallan SWAN, 1896
Jean-Baptiste Camille Corot, EURYDICE WOUNDED (1868-70)
Elle mourut et descendit au royaume des Enfers.
Cerbère
François Pascal Simon Gérard (1770 – 1837)
Jean Raoux, 1709
Orphée fou amoureux d’elle, put, après avoir endormi de sa musique enchanteresse Cerbère, le monstrueux chien à trois têtes qui en gardait l’entrée, et les terribles Euménides, approcher le dieu Hadès.
Il parvint, grâce à sa musique, à le faire fléchir, et celui-ci le laissa repartir avec sa bien-aimée à la condition qu’elle le suive et qu’il ne se retourne ni ne lui parle tant qu’ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants.
Jean Restout, 1763
Peter Paul Rubens, 1636-1638
Sir Edward John Poynter, Orphée et Eurydice, 1862
Jean-Baptiste Camille Corot, Orphée ramenant Eurydice des enfers, 1861
John Roddam Spencer Stanhope, Orphée et Eurydice sur les rives du Styx, 1878
Alors qu’Orphée s’apprêtait à sortir des Enfers, n’entendant plus les pas de sa bien aimée, impatient de la voir et ayant peur que son amour lui échappe, il se retourna, perdant à jamais Eurydice.
Une autre version veut que lors de la remontée des Enfers, Orphée se rassure de la présence d’Eurydice derrière lui en écoutant le bruit de ses pas. Parvenus dans un endroit où règne un silence de mort, Orphée s’inquiète de ne plus rien entendre et craint qu’il ne soit arrivé un grand malheur à Eurydice. Sans plus attendre il décide de se retourner et la voit disparaître aussitôt.
« Orphée […] la reçoit sous cette condition, qu’il ne tournera pas ses regards en arrière jusqu’à ce qu’il soit sorti des vallées de l’Averne ; sinon, cette faveur sera rendue vaine. […]
Ils n’étaient plus éloignés, la limite franchie, de fouler la surface de la terre ; Orphée, tremblant qu’Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l’amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s’efforçant d’être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l’air inconsistant. »
(Ovide, Métamorphoses, trad. GF-Flammarion, 2001)
Michel Martin, 1820
Christian Gottlieb Kratzenstein, 1806
Friedrich Rehberg, 1812
Michael Putz-Richard, 1868
Eduard Kasparides, 1896
Douglas Strachan, 1909
Edmund Dulac, 1935
Orphée se montra par la suite inconsolable. De nombreuses traditions circulent sur sa mort. Selon l’une d’entre elles, il aurait été foudroyé par Zeus pour le punir d’avoir révélé des mystères divins aux hommes qu’il initiait.
Alexandre Séon, « Lamentation d’Orphée », peint aux alentours de 1896
Pour Strabon, il aurait trouvé la mort dans un soulèvement populaire.
La version la plus courante est que les Bacchantes ou Ménades éprouvèrent un vif dépit de le voir rester fidèle à Eurydice et le déchiquetèrent.
Gregorio Lazzaroni, 1710
A. Dürer, mort d’Orphée, 1498
Émile Blin, 1874
Jean Delville, La mort d’Orphée, 1893
Sa tête, jetée dans le fleuve Euros, vint se déposer sur les rivages de l’île de Lesbos, terre de la Poésie, ou un oracle d’Orphée dans une grotte existait.
Émile Lévy, 1866
Jean Delville – Orphée aux enfers
Gustave Moreau, 1865
REDON Odilon, 1905-1910
Il circulait en Thessalie une légende au sujet de la tombe d’Orphée.
Un oracle de Dionysos avait prédit que si les cendres d’Orphée étaient exposées au jour, un porc ravagerait la cité. Néanmoins, les habitants se moquèrent de cette prédiction. Pourtant un jour, un berger s’endormit sur la tombe d’Orphée et, tout en rêvant, se mit à chanter les hymnes du poète. Les ouvriers présents dans les champs voisins accoururent aussitôt en grand nombre ; ils se bousculèrent tellement qu’ils en vinrent à éventrer le sarcophage du poète. La nuit venue, un violent orage éclata, la pluie tombait abondamment et la rivière en crue inonda la ville et ses principaux monuments.
La rivière en question s’appelle Sys, ce qui signifie « porc ».
John Williams Waterhouse, 1900
C’est autour de ce mythe que se fonda l’orphisme, courant philosophique et religieux fondé sur l’initiation dont la descente d’Orphée aux enfers est le modèle.
Orphée passait parfois pour le fondateur des mystères d’Éleusis avec Dionysos.
Ces mouvements disparurent avec le polythéisme olympien vers le ive siècle.
Orphée est également parfois considéré dès l’antiquité comme un mage ou un sorcier.
REDON Odilon, 1905
SIR LAWRENCE ALMA-TADEMA, 1881